Revue de presse économique de l’APST du 10 au 20 Mars 2023

Aérien  Le torchon brûle entre KLM et son gouvernement Le torchon brûle décidément par tous les bouts entre KLM et le gouvernement néerlandais. Alors que la compagnie a engagé un recours en justice contre la décision de La Haye d’imposer une réduction des vols à Amsterdam, un rapport officiel accuse KLM de ne plus respecter ses engagements pris en juin 2020, en contrepartie de l’aide de l’État. Dans ce rapport très critique, transmis au parlement fin février, le représentant de l’État, Jeroen Kremers, chargé de veiller à la bonne application de l’accord-cadre de 2020, reproche notamment à KLM des réductions de coûts insuffisantes en 2023 et 2024. Le rapport estime aussi que la décision de verser une prime de plus de 1 million d’euros au PDG sortant, Pieter Elbers, lors de son départ en 2022, ainsi que le rétablissement d’une participation aux bénéfices pour l’ensemble du personnel en 2023, contreviennent aux engagements de 2020. Ce qui devrait avoir pour première conséquence de limiter à 10 mois au lieu de 12, le calcul de la participation des salariés aux bénéfices, avec le risque d’amplifier des tensions sociales. Le représentant de l’État, qui en est à son quatrième rapport, reconnaît pourtant que KLM a rempli ses engagements de réductions de coûts en 2021 et 2022. Ce qui lui a permis de réaliser des résultats annuels 2022 « meilleurs que prévus et meilleurs que ceux de nombreux concurrents », souligne-t-il. Mais selon lui, la direction de KLM, confiée à l’ex-patronne des chemins de fers hollandais Marjan Rintel en juillet dernier, serait sortie des clous cette année, avec des réductions de coûts inférieures de 250 millions d’euros aux objectifs du plan de restructuration validé en 2020, qui visait une réduction des coûts « d’au moins 15 % » d’ici à 2025. L’écart pourrait atteindre 400 millions en 2024 et 475 millions d’euros en 2025, « ce qui ne permettrait pas à l’entreprise de restaurer sa position concurrentielle, ni de justifier l’aide publique », estime le rapporteur. Au total, KLM aurait perçu pour 4,37 milliards d’euros d’aides, indique-t-il, dont « 2 milliards de subventions salariales » non remboursables. « C’est plus de 70.000 euros par employé », souligne le représentant de l’État, qui regrette, en autres, que KLM n’ait pas imposé plus d’efforts à ses pilotes et n’ait pas pris les mesures nécessaires pour empêcher une partie de ses personnels navigants de résider à l’étranger, à des fins « d’évasion fiscale ». Un sujet déjà dénoncé dans un de ses précédents rapports, qui avait suscité une certaine émotion aux Pays-Bas. Pour sa défense, KLM fait valoir que si elle a dû renoncer au gel des salaires et des embauches, c’est pour pouvoir faire face à la reprise du trafic et la pénurie de main-d’œuvre au sortir de la crise, ainsi qu’à la flambée inflationniste. Concernant la prime de son ancien PDG, correspondant à sa rémunération variable de 2019, son versement résulte d’une décision de justice, qui vaut aussi pour l’ensemble du haut encadrement, indique la compagnie. Quant à la lutte contre « l’évasion fiscale », KLM indique avoir trouvé un accord avec ses syndicats, mettant fin à la gratuité systématique des vols pour les personnels résidant à l’étranger. Cependant, le principal argument de KLM pour s’émanciper des engagements pris en 2020 reste sa promesse d’avoir remboursé la totalité des aides d’État d’ici au mois d’avril. Selon le rapport, KLM devait encore rembourser 1,387 milliard d’euros à fin février, ce qui devrait lui permettre de récupérer sa liberté d’action en matière de salaires et d’emplois. Mais selon Jeroen Kremers, KLM ne sera pas pour autant dégagé de toutes obligations vis-à-vis de l’État-actionnaire. « Les conditions d’amélioration de la marge bénéficiaire par réduction des coûts et l’amélioration de la productivité, ont été élaborées dans le cadre d’un plan de restructuration allant jusqu’en 2025 inclus », écrit-il. Par ailleurs, l’avenir de KLM continuera de dépendre « de la politique gouvernementale en matière d’environnement », telle que la décision de réduire le trafic d’Amsterdam-Schiphol de 12 % d’ici à 2024, rappelle le rapporteur. Une décision contestée en justice par KLM, mais qui aurait tout de même dû, selon lui, être intégrée dans les prévisions budgétaires d’ici à 2025. https://www.lesechos.fr 10/03/2023. L’action en justice intentée par les États-Unis pour bloquer la fusion JetBlue-Spirit jette un froid sur les futurs accords entre compagnies aériennes L’action en justice intentée mardi par le ministère américain de la justice intervient en un temps où les compagnies aériennes américaines peinent à augmenter leur capacité en raison d’une pénurie de pilotes et d’avions. Elles doivent également faire face à des coûts plus élevés en raison de l’augmentation des factures de carburant et de main-d’œuvre. Les fusions et acquisitions sont un moyen traditionnel pour les entreprises d’augmenter leurs revenus et leurs bénéfices en réduisant leurs coûts. Mais les poursuites engagées par le ministère de la justice pourraient jeter un froid dans les conseils d’administration des compagnies aériennes. Si le ministère de la justice fait échouer l’accord JetBlue-Spirit, d’une valeur de 3,8 milliards de dollars, les deux compagnies aériennes pourraient envisager d’autres formes de collaboration, notamment des accords de partage de code dans le cadre desquels les compagnies aériennes commercialisent et vendent des billets sur le même vol sous leur propre nom et numéro de vol. Certains parlementaires démocrates ne sont pas favorables à une nouvelle consolidation du secteur, craignant qu’elle ne nuise aux intérêts des consommateurs. American Airlines, United Airlines, Delta Airlines et Southwest Airlines contrôlent 80 % du marché intérieur. « Les Américains veulent plus de choix et des prix plus bas pour les billets d’avion, pas une autre fusion géante », a déclaré la sénatrice américaine Elizabeth Warren sur Twitter mardi. Selon les analystes, l’action en justice contre l’accord JetBlue-Spirit était largement attendue en raison de la répression par l’administration Biden des grandes transactions entre sociétés cotées en bourse. En fait, Spirit n’a cessé de la citer comme un risque lorsqu’elle a initialement rejeté les propositions de JetBlue. JetBlue a fait valoir que l’accord avec Spirit,

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